Je déteste le mot « placer ». Je sais que le verbe détester est puissant mais c’est vraiment le sentiment que j’ai face au mot « placer ».

Partout j’entends ce mot : en résidences, au sein des familles, de la part des aînés eux-mêmes tout comme chez les professionnels dans le domaine, j’entends le mot « placer » de l’expression « placer une personne âgée ». «Nous plaçons une personne âgée quand vient le temps d’aménager une résidence pour personnes âgées. »

Pourquoi dit-on ça? Ce terme suscite beaucoup de sentiments et d’émotions négatives.  Souhaiterez-vous être « placé » quand vous aurez besoin d’aide?  PAS MOI. Chaque partie de mon corps grince quand j’entends ce mot. À chaque fois que je discute avec quelqu’un qui utilise ce mot je le laisse terminer sa phrase et par la suite je partage mes sentiments avec cette personne, en lui expliquant les raisons de mon aversion pour ce mot « placer ».

Pour moi, « placer » veut dire « débarrasser » et « mettre au rancart». Les aînés le ressentent, les familles le ressentent aussi. Si, au contraire, on choisit de « trouver des solutions à une situation actuelle » l’approche devient alors positive et enlève poids et culpabilité des épaules de tous.

Personnellement, je crois qu’en délaissant le terme « placer » pour choisir plutôt de trouver des solutions afin de combler les besoins des aînés, cela changera complètement l’approche que nous avons face au vieillissement, tant pour notre entourage que pour nous-mêmes.

Les aînés d’aujourd’hui ont bâti, contribué et contribuent encore à la société dans laquelle on vit maintenant — ces personnes méritent d’être honorées et non flanquées de côté, mises au rancart.

J’ai conversé avec d’autres professionnels qui ont de forts sentiments face à l’un ou l’autre des termes utilisés dans leur domaine. Une conseillère en matière de deuil, à qui je partageais que quelqu’un dans mon entourage était passé de l’autre côté, m’a pris les mains pour me dire : « S’il vous plaît, dis plutôt que la personne est morte et non pas passée de l’autre côté. Ainsi, tu seras plus directe, ce qui sera mieux pour toi et pour tout ce qui concerne la mort. » J’étais ravie qu’elle me communique son aversion pour ce mot. Une passion partagée!

En visitant une résidence pour personnes âgées, une directrice m’a dit : « Ah! moi, j’hais le terme personnes âgées ». Elle n’avait pas de suggestion pour le remplacer, mais n’aime pas ce terme.

Peu importe dans quel domaine vous exercez, je vous encourage à partager avec votre entourage et votre clientèle le mot, le terme ou l’approche face à laquelle vous avez de forts sentiments ou de vives réactions pour « convertir et conscientiser» ceux qui en font usage — cela dit, toujours avec gentillesse!

Si vous ne partagez pas vos passions avec d’autres personnes, il sera difficile de faire des changements pour mieux avancer et évoluer collectivement. Partagez vos convictions, tout le monde y gagnera!

Mon objectif ultime est d’attirer l’attention sur ce mot et sur la charge négative qui entoure ce simple mot « placer ». J’encourage tout le monde (aînés, familles, amis, professionnels, bâtisseurs de résidences…toutes les personnes qui se servent de ce mot et la liste elle est longue…) à délaisser ce mot de « placer » pour choisir l’approche « de trouver des solutions ». Nous nous porterons tous mieux face au vieillissement à mon avis!

 De votre côté, dans votre domaine, quels mots, termes ou approches détestez-vous et aimeriez-vous faire changer?

Je serai ravie de les connaître : info@servicesdaideauxaines.ca

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