J’ai appris beaucoup.  Hier, à 43 ans, j’étais la plus jeune à la table ronde de la conférence du Quebec Community Groups Network (QCGN). Nous avons discuté du vieillir en place. La discussion m’a fait réaliser que depuis les 18 dernières années  de ma vie, j’ai vieillie en place et que mon plan est de vieillir encore plus en place.

Un point soulevé dans la discussion concernait la communauté et le soutien qu’on y retrouve là. Nous avons exploré  le « c’est quoi une communauté » et, sans consulter le dictionnaire, nous avons conclu qu’une communauté est un groupe de personnes qui partage des intérêts en commun, et s’offre du soutien,  surtout au niveau social. Plus la conversation progressait, plus je réalisais que par l’entremise de mes enfants, de mon travail, de mon voisinage et de ma famille, je porte de nombreux chapeaux dans la vie, et que chacun de ces chapeaux se rattachent à une communauté.

Nous avons discuté des changements dans la vie et des transitions, de fil en aiguille, tout change en tout temps. Tout est en transition et rien ne demeure pareil. Notre corps. Notre santé. Notre âge. Nos aptitudes et intérêts. Notre famille. Nos enfants. Notre conjoint. Notre emploi. Notre maison. Notre entourage. Les systèmes autour de nous. Tout change en tout temps.

Comment peut-on aider, planifier et parler de vieillir en place? Est-ce qu’on en discute seulement avec les très vieux? À quel âge doit-on commencer à planifier à vieillir en place?

Une conversation très enrichissante, qui m’a amené à ces réflexions. Chaque jour nous appartient et c’est à nous de décider ce que nous en faisons. Individuellement, c’est notre responsabilité de planifier l’avenir sur les plans financier, santé et émotionnel. Si la vie nous met des bâtons dans les roues, c’est notre responsabilité de nous ajuster pour  replanifier comment nous allons avancer vers demain. Qu’est qu’on veut pour nous-mêmes à 80 ans? Je dois commencer à planifier dès maintenant et investir dans des activités qui me nourrissent, qui me maintiennent en santé et que j’aime faire aujourd’hui et qui me passionneront demain. Personne ne peut le faire à ma place. Personne. Jamais.

Mes communautés ont beaucoup c hangé en fonction de mes enfants.  Jadis, je fréquentais des parents au centre de jour, ensuite ce fut des parents à l’école primaire et maintenant ce sont les parents et les activités de l’école secondaire.

Et d’autres communautés ont beaucoup changées aussi.  Du statut de salariée à entrepreneure. De célibataire à couple. De sans enfant à mère. De locataire à propriétaire dans la même ville. Tous ces changements et toutes ces transitions ont fait que « mes communautés » ont évoluées et changées avec moi. Et avec elles, j’ai changé et je vais continuer de changer aussi avec le temps.

J’ai vieillie en place. Ma vie évolue. C’est à moi de m’ajuster face aux choix que je fais et dans ce que je m’investi. À différents niveaux, mes enfants m’ont guidée vers certaines, tout en m’éloignant de d’autres communautés au rythme de leurs évolutions. Par mes passions, mon bénévolat et mes engagements, tout ça me guide vers et dans les communautés qui sont toujours en mouvement.

Je suis reconnaissante d’avoir fait partie de cette table ronde, cela m’a vraiment ouvert les yeux. Ça m’a fait réaliser que toutes les transitions de vie et les communautés sont rattachées à chaque étape  de la vie qui est toujours en évolution.  À chaque jour, la vie nous pousse à nous ajuster. C’est cela vieillir en  place et aussi vieillir.